25.6.11

Lyon, Paris du Sud?

Lyon... Un Paris du Sud disent ceux qui l'adorent, un Paris du Sud raillent aussi ses détracteurs. Lyon mérite-t-elle ces compliments ou ces insultes? Ville historique enflée d'une ville moderne, il est vrai que la présence bienveillante de l'architecture Haussmannienne sur les rives de la Soane et du Rhône rappelle les paysages la Seine mais la toponymie de la ville nous ramène rapidement hors de la comparaison. Érigée sur le confluent des deux fleuves (devrait-on dire rivière pour une vision de Québécoise), la ville est somme toute très vallonée et beaucoup moins dense que la métropole française ce qui permet franchement d'apprécier tant la beauté du jour, que la beauté de la nuit et le tout, avec une touche méditerranéenne bien colorée!
Comme bien d'autres villes européennes, Lyon est aussi très fournie en espace vert et autres points d'eau artificiels, comme le Parc de la Tête d'Or, sublime étendue, incluant jardin botanique et zoo mais surtout un lac superbe, où on ne peut que se demander combien d'amoureux transits se sont bercés à mêmes ses remous.

Mais ne vous trompez pas, Lyon est une ville française malgré l'ordre apparent qui y règne et les priorités seront toujours dans l'ordre juste des choses, quand le beau temps (rare il semblerait dans la région) laisse aux gens de bonne volonté la joie d'envahir ces rues où tant d'Histoire a été construite...
Ai-je aimé Lyon? Comme il est difficile de répondre à la question! J'y ai tant retrouvé une partie de moi-même... Une amie, du passé, du présent et du futur, pour partager ces murs et ces visites, c'est une bénédiction et à la fois un drame: parce qu'on se rappelle trop ce qui nous manque...

21.5.11

Dans le port d'Amsterdam...

Chanson de Brel en tête, l'arrivée à Amsterdam est tout sauf la découverte d'un port aux marins chantant. Cosmopolite, branchée, historique, sportive, fanante, libre quoi, elle impose une image de métropole plus que de ville de pêche bucolique.

Amsterdam est une ville bizarre: sous le niveau de la mer, les Pays-Bas se cachent derrière une digue qui malgré tout l'entretien, la surveillance et le bon vouloir, devra être insuffisante un jour ou l'autre. Mais comme Venise, cette ville d'eau et d'art survivra toujours par ses habitants mais surtout son histoire et son soucis de ne pas laisser un centimètre au fatalisme.
Amsterdam est aussi la ville du diamant, corrélaire de sa nature portuaire mais aussi libertine. A girl's best friend... Symbole de la solidité mais aussi de l'esprit volage de la femme. De la belle femme. Causant des débordements artistiques heureux et malheureux, cet agencement d'atome de carbone facine tout de même celle qui ne porte jamais de bijou... Le diamant n'est pas le meilleur ami de la femme mais celui de l'ambition!
Bizarrement, je ne peux m'empêcher de comparer Amsterdam à la Nouvelle Orléans. Ports, villes de plaisirs, ces deux cités sont pourtant tellement différentes! J'adore le côté européen de la fête: des débordements mesurés, des gens qui connaissent déjà et qui savent donc utiliser contrairement aux vomissures et agressivités que présentent les Américains soudainement libérés de leur puritanisme acquis.
Même impression aussi quand je marche dans les rues où le tsunami des gens déferle: une agoraphobie qui me fait chercher une issue mais aussi une certaine tristesse face à ce plaisir qui me semble artificiel... Tous ces jeunots et jeunettes, cravates fushias, perruques rousses hilarantes, bière bue ou à boire à la main, en groupes de taille différentes, sourire aux lèvres... Et moi, je marche, je laisse la gomme qui trace mon passage mais le visage fermée, un sourire entendu comme masque face à cette exhubérance.

Dans les rues d'Amsterdam...

1.5.11

le 1er mai, les goélands...

Le 1er mai, en France, c'est la fête du Travail. Non pas au sens où on l'entend de notre côté de l'Atlantique, mais bien dans son sens le plus littéraire: fêter la syndicalisation du travail. Et qui dit syndicalisation ici à Marseille, dit manifestation et autres mouvements sociaux. Quoique je doive les considérer comme bénéfique, ils sont tellement nombreux et répétés qu'ils perdent leur valeur et surtout augmentent exponentiellement leur potentiel d'énervement...

Morale de cette histoire: pas de transport en commun à Marseille ce dimanche!! Fermeture complète... vive la marche!

Et même les goélands se mettent de la partie!
Ah! Que de choses auraient-je appris...

29.4.11

Le creux

Le creux de la vague, le creux dans l'estomac, le creux des reins, le creux des émotions.

Le creux...

Se sentir si seule et pourtant, si entourée est un paradoxe qui ne peut exister que dans la tête de l'expatriée. J'ai des amis formidables ici comme sur l'autre continent, une famille que j'adore, une vision quasi paradisiaque de la Méditerrannée de ma terrasse. Des petits plaisirs vinicoles et alimentaires (qui arrondissent bien sûr mon tour de taille...).

Et je me sens vide.

Je valse entre un goût de fuir, en avant comme en arrière, un goût de légerté qui ne sera jamais mien, qui sera toujours là sans que je puisse le posséder, et un goût de m'alanguir, de rester, de ne plus bouger, dans ce confort qui entretient ma capacité naturelle à la solitude.

Et je me sens loin...

25.4.11

Genève, l'helvétisme francophone


Genève est-elle représentative de la Suisse? Est-ce une antithèse à la réalité marseillaise? Bon, il est sûr que personne ne peut oublier l’heure dans cette cité helvète : vieille banque privée avec une horloge au sommet, horlogers et autres bijoutiers à chaque coin de rue. Pas d’excuse pour se pointer à un rendez-vous à l’heure marseillaise.


Pour ceux qui veulent visiter grand et surtout reconnu mondialement, il faut commencer par fameux quartier des nations, Une anecdote qui en dit long sur ce quartier international (lire : ONU), un commerçant BMW annonce en grande pompe : «Tax and Duty-free for Diplomats». Cela pourrait être «Être riche, c’est mieux, la ville est chère mais vous en avez les moyens chers représentants!!»

En fait, la plus belle partie de quartier est le jardin botanique qui jouxte les batiments principaux de l’ONU. Paisible, se prolongeant jusqu’à la Rade, la combinaison des marronniers en fleurs sur fond de Lac Léman a quelque chose d’irréel mais d’apaisant, comme si tous les problèmes du monde pouvaient se régler en silence, bercés par le clapotis de l’eau sur le quai.

Cependant, le joyau de Genève, en plus de ce jardin et d’une très belle vieille ville qui mérite une attention particulière, cette merveilleuse ville ne peut se découvrir dans son charme qu’avec la gomme de ses semelles.


15.4.11

Quand la solitude

C'est vraiment un temps magnifique dehors, 20 degrés, soleil chouchant sur les Iles du Frioul, ces iles emplies d'histoire réelle et aussi imaginaire (qui n'a pas lu Monte Cristo de Hugo?)

Il est 20h30, j'ai un tas d'amis ici maintenant, des mamans de substitution comme je dis, des gens que j'adore et que je ne pourrai jamais oublier. Mais la réception d'un mail m'en rempli de joie et de terreur: la liste de garde de Montréal...

Il est formidablement drôle de constater combien ce choc de réalité remonte tant de sentiments à la surface, tant d'émotions qui ne peuvent se contenir qu'en contemplant plus ce magnifique soleil couchant, un verre de vin blanc à la main et se dire, simplement:

«Je reviendrai bientôt, enfin, enrichie de tant de choses, mais après avoir dû quitter tant de moi...»

Avec du retard, je partagerai avec vous la champagne, je crois que les bulles s'imposeront un jour, pour me faire oublier ou pour fêter...

Je vous embrasse tous!!

14.4.11

La champagne, plus durable qu'une simple bulle...

Si je devais choisir une région de France où j’aurais aimé naître, ce serait la Champagne. Pour sa majesté, son terroir, sa volonté d’être ce quelle est peut-être au détriment de ce qu’elle pourrait être. C’est une opiniatreté qui me rejoint. Une majesté quasi britannique dans cette volonté de conserver une tradition vivante.




C’est une région formidable qui se déguste comme le champagne. Visiter les crayères est une expérience que je recommende à tous mes amis non claustrophobes Ces endroits frais, fermé, source de tant d’émotions, de tant d’Histoire sont à découvrir comme on trouve soudainement tant de saveur dans ces bulles pluricentenaires. Dire qu’un moine eu à ce moment béni la brillante idée d’intégrer des concepts de la bière dans la fabrication du vin tranquille!!!


Mais la Champagne fut teintée pour moi d’une grisaille : dernier voyage avant le retour au pays de ma grandesoeur, mon phare, mon oreille… Plus de bulles comme disent mes amis, les bulles effacent tout, même la peine ou la mélancolie.

Quelqu’un veut un peu de champagne?



9.4.11

Une réflexion de mi-

12 avril, la mi-fellow est maintenant derrière moi. La mi-temps, moment où les joueurs rentrent au vestiaire pour se dire les quatre vérités et se préparer à l’ultime période de jeu. Le mi-mandat, moment de vérification des promesses et divers plans de match pour continuer ou rajuster le tir. La mi-fellow, un instant de rétrospective

Les quatre couches du fellowship

Je vais analyser cette expérience comme s’il s’agissait de la sommation de quatre couches, indépendantes les unes des autres et à la fois interdépendantes. Débutons comme les ondes, débutons au centre…

Le noyau : l’anesthésie pédiatrique

On me dira que l’Amérique du Nord donne une expérience plus concrète, plus adéquate, plus scientifiquement valable que l’Europe… Pour l’organisation, je ne peux nier qu’il y a dissociation entre l’organisation des curriculums (en DIU) et le travail hospitalier. Par contre, la discussion, la variété des cas, la complexité de ceux-ci ne sont pas en reste. De plus, la débrouille prime et le matériel dans le système public est souvent limité, contrairement au système américain. Une défaillance d’un point de vue qui devient une force pour qui sait l’exploiter.

Ainsi, l’expérience professionnelle, si l’on considère le noyau qu’est l’anesthésie, est particulière et irremplaçable. M’apprendra-t-elle autant que je l’aurais aimé? Probablement pas, on aimerait tous sortir du fellow blindé, sûr et parfait : mais quelques mois ne peuvent remplacer l’acquisition de quelques années…

La seconde couche : la situation professionnelle

Un peu plus amère comme couche, celle-ci comprend toute la situation professionnelle qui entoure l’acte lui-même. Statut d’étranger dans un système particulièrement différent d’un point de vue idéologique, ce n’est guère facile pour son propre sens éthique ou pour son ego de professionnel.

L’apprentissage de l’inefficience à la Marseillaise est difficile : il ne faut pas confondre culture et mauvaise volonté. Des dossiers non centralisés, souvent incomplets et inaccessibles en dehors des heures de bureau, des praticiens souvent démunis face à la complexité du système et des pathologies, des suivis erratiques par la situation géographique, des coursiers qui disparaissent 15 min avant la fin de leur quart ou pendant le quart s’il y a match… C’est la culture marseillaise, l’assistance publique est gérée selon un grand principe : c’est un organisme ingérable! Vous lancez une idée et s’il y a adhésion suffisante, cela se fera mais inutile de tenter la persuasion ou l’explication, ce n’est ni la logique ni la force d’un projet qui en détermineront le succès parmi les employés.

La seconde couche, la plus difficile et celle qui me pose encore le plus de soucis et de grincements de dents!

La troisième couche : le social

Ah là, quelle expérience humaine de se retrouver dans un environnement dont une bonne partie de la société a une éducation et des balises socioculturelles différentes des vôtres! Bon, la différence n’est pas majeure (quoique parfois, à Marseille…) mais cette rencontre de l’autre est un point central à conserver, à explorer, à retenir. Éviter le jugement est difficile mais pas impossible si l’on accepte, malgré l’accent bien reconnaissable, l’espace d’un moment, de devenir partie de ce magma et de discuter avec les gens du boulot, de la rue sans comparaison aucune. De discuter de la vie d’Endoume, de Marseille, des Bouches-du-Rhône, de discuter du présent sans présumer ou se soucier du passé… Alors là, les amis, justement, c’est ce moment où l’on trouve ses amis et où l’on se découvre plus que jamais!

La dernière couche : les voyages!

Cette partie fait rêver, fait haïr ou porte un préjugé négatif sur la qualité du noyau. Et pourtant, partie infime, agréable mais secondaire. On en profite par proximité, mais aller à Barcelone n’est pas différent d’aller à Québec pour un week-end, et bien que pour nous cela semble exotique, traverser la France n’est pas plus long que se rendre à Toronto, Windsor ou New York… La proximité, c’est tout, mais c’est tellement plus facile et agréable à raconter que les journées de boulot, de farniente sur la plage ou devant la télé ou de marche dans les Calanques, à 30 minutes d’auto…

Voici un peu mes réflexions, décousues comme je le suis souvent, mais servies avec un grand sourire et un rire tonitruant comme diraient certains de mes collègues ici! J’ai bien hâte de vous raconter tout en détail, avec renfort d’illustrations, à mon retour dans ce pays où vivent tant de gens que j’aime tant!

7.4.11

Cinque Terre et Ligurie

Cette minuscule région d'Italie s'imprique parfaitement dans celle plus vaste de la Ligurie. Terre de pêcheurs et de grands constructeurs (Gènes et ses trompes-l'oeil, ses bateaux, Pise et sa fameuse tour...), ces petits villages à flanc de falaise, colorés pour attirer le regard, sont des bijoux d'architecture urbaine qui allient le pratique d'un peuple se nourrissant de la pêche à la conquète de ces criques que l'on pourrait qualifier d'inhospitalière à l'installation humaine.
Mais la Ligurie ne se résume pas à ces cinq villages. Vous ai-je déjà dit que ma soeur a une fascination pour les aquarium? Je dois avouer que jusqu'à l'Aquarium de Gène, aucun n'a pu me montrer les racines de ce goût, de cette adoration pour ces musées vivants où le paisible, le grotesque et la beauté de la vie marine se côtoient dans une sérénité que seuls les cris des enfants semblent vouloir troubler.Peut-être aussi cette visite à l'Aquarium permit de se sortir de l'eau tout en la contemplant. En effet, pendant notre présence en terre d'Italie, les Cinque Terre auraient pu se nommer les Cinque Mare tellement la pluie a été présente tout au long du séjour.

Mais bon, au moins, ai-je pu tester les qualités imperméables de mon gortex!

Qui va piano va sano

La Corse ne se résume pas, elle ne s'écrit pas, elle ne se décrit pas non plus: elle se vit dirait les habitants. Mais elle se vit à son propre rythme lent (qui contraste avec la vitesse que prennent les Corses sur les routes sinueuses)...

Terre de pâturage pour le nombreux bétail qui peuple l'île, terre de roche riche et d'eau, un ensemble improbable et pourtant si magique! Elle mérite vraiment son titre d'île de Beauté.




Mais n'oublions pas les Corses eux-mêmes, peuple fier s'il en est un, à l'attitude teigneuse bien connue (que ceux qui adorent Astérix en Corse se lèvent ;) ). L'Histoire de l'île est en effet bien particulière: vue depuis les temps anciens comme un joyau à posséder, tant par ses richesses propres que sa localisation. Phocéens, Gènois, Grecs, Français, Italiens, tous ont voulu ou possédé cette terre. Les villes modernes côtoient donc les vestiges de ces différentes époques, entourées de fleurs, de lumière et de cette insouciance qu'apporte le soleil de la Méditerrannée.


Mais le soleil si radieux se couche sur les Sanguinaires, bonne nuit à tous...

Londres, la claustrophie so lovely



Avez-vous déjà vécu cette sensation de claustrophobie au grand air, de manque d'air non pas par l'exiguité de l'endroit mais par l'abondance d'un élément du décor? À Londres, c'est vraiment la foule, malgré la température hivernale (pour 2 Marseillaises d'adoption), qui vous empêche de respirer. Tant par son abondance que par sa diversité.

Comme un plongeon dans des eaux trop froides, cette sensation n'est que passagère. Une fois prise dans les remous et différents courants, c'est une atmosphère et une ville magnifique qui se révèle avec pudeur, so british, so lovely dirons nous...

On y rencontre des gens formidables, des vieux amis et des nouveaux, autour d'une bonne pinte, dans un de ces pubs dont on ne pourra jamais se rappeler du nom sans oublier une seule seconde l'ambiance enveloppée de boiseries. On y voit des monuments d'histoire qui côtoient une volonté de modernité qui ne souffre aucune limite.

Décidément, c'est une ville qui vous saoule, que vous le vouliez ou non! Mais qui vous laisse des souvenirs impérissables!!