Un vent de fraîcheur, un vent de folie, un vent de changement souffle sur nos voisins méditerannéens. D'ici, du haut de la corniche samathanaise, le Magreb est loin et pourtant si proche. Simplement, de l'eau qui sépare deux communautés jointes dans leur sang et leur histoire.
Bien qu'il y ait plus d'Algériens d'origine que de Tunisiens ou d'Égyptien à Marseille, les nouvelles qui nous parviennent de ces deux derniers pays de l'Afrique raisonnent d'une manière bien particulière. Mes patients, mon entourage, tous connaissent quelqu'un qui se retrouve pris ou participe à cette révolution (car s'en est bien une) politique. Beaucoup espère que ces agitations donneront naissance à un état démocratique, quelques uns craignent l'islamisation des institutions politiques mais tous reconnaissent l'importance du mouvement populaire. Doit-on souligner malheureusement que la seule «vraie» démocratie de la région n'est pas un état franchement prospère ni démontrant une organisation louable?
Du point de vue d'une vieille démocratie aseptisée et engluée, je suis heureuse que ces gens décident de participer fortement au devenir de leur société, triste des morts en Égypte qui tombent sous le coup de leur propre force de sécurité, inquiète de la possibilité de dérapage dans un autre extrémisme mais surtout fière que l'image de la démocratie reste source d'espoir pour tant de peuples qui se sont satisfait dans le passé de pastiche étatique.
Malgré tous nos efforts, nous n'avons pas démoli cette icone qu'est la Démocratie: il serait peut-être temps de prendre le temps de reconnaître notre chance.
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